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Église Saint-Laurent

Site et monument historique
Patrimoine religieux
Eglise
Petite église avec abside en hémicycle et clocher - peigne, l'église Saint-Laurent dont les élévations d'époque romane sont encore en bon état, se distingue de par son décor peint du XIVe siècle, qui lui a valu d'être classée Monument Historique en 1976.
L'église Saint-Laurent est un édifice de petites dimensions. Sa nef unique, de plan rectangulaire est prolongée à l'est par une abside semi-circulaire plus étroite et voûtée en cul-de-four ; son arc triomphal sert de d'appui pour un clocher - peigne à deux baies. Bâtie en maçonnerie de moellons et de galets, elle est percée de trois petites baies - meurtrières (deux dans le mur nord et une, axiale, dans l'abside) et de deux autres fenêtres, plus grandes et contemporaines, dans le mur sud. En façade, une porte assez étroite est flanquée de deux colonnes à chapiteaux à feuilles d'eau supportant un arc en plein cintre. Du côté nord, une autre porte semblable mais bien plus étroite - la "porte des morts", qui donnait accès au cimetière - est couverte d'un linteau monolithe et d'un arc de décharge. A l'intérieur, la nef a retrouvé sa couverture en charpente. Une "piscine" (cavité creusée dans le mur, ancêtre des fonts baptismaux), retrouvée dans le mur Nord fait probablement partie des dispositifs d'origine de l'église. L'attention se porte sur l'abside, recouverte d'un décor peint datant de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle et se déployant de part et d'autre de la fenêtre axiale, en scènes composées de personnages placés dans des cadres architecturés.
Au sud, saint Laurent se reconnaît avec sa tête tonsurée et nimbée, et le gril qu'il tient dans sa main droite. À sa gauche, un personnage couronné pointe l'index ; sans doute s'agit-il de l'empereur Decius qui ordonna le martyre. Plus loin, on retrouve le saint allongé dont il ne subsiste plus que les jambes. Derrière lui se tient un homme accroupi ou agenouillé (le bourreau ?). Sous la silhouette du supplicié on ne peut distinguer ni gril ni flammes mais des formes qui évoquent des tronçons de membres qui font peut être allusion aux " tranches de chair rôtie " dont il est parfois question dans la légende de saint Laurent. La scène est surmontée par la main de Dieu, auréolée d'un nimbe crucifère sortant de la nuée.
Au nord de la fenêtre d’axe, la scène pourrait représenter un épisode de la vie de saint Jocond ; l'identification n'est pas absolument certaine, étant donné la rareté des témoignanges de vénération de ce saint dans cette région. Au-dessus de la tête du personnage médian on perçoit les restes d’une inscription qui pourrait se lire: “SANCTUS IVCVNDVS”. Ce dernier a la tête recouverte d'une calotte et nimbée, il revêt l'aube et l'amict et il tient dans sa main droite un parchemin déroulé qu'il tend à trois personnages sur sa droite se pressant vers lui. Tous trois tiennent ou brandissent des rouleaux. À gauche d’autres protagonistes, moins bien conservés que les autres, tiennent des rouleaux mais aussi des objets non identifiés. Enfin, à l'extrémité gauche du mur, un homme agenouillé sous l'une des arcades pourrait représenter le donateur. Un décor de fausses draperies a été exécuté au niveau du soubassement du mur, sous les scènes, et des motifs de rinceaux et fleurettes ornent la baie axiale. Enfin, sur le côté des chapiteaux feuillagés des deux colonnes supportant l'arc triomphal (entrée dans l'abside), deux croix dites "de consécration" (à l'occasion de la consécration de l'église) ont été peintes.
L’ensemble peint est sans doute réalisé lors de la même campagne, à en croire son uniformité stylistique. Les chevelures des personnages terminées par des boucles indiquent le XIVe siècle. Le décor ornemental de la baie est également typique de cette époque et les fausses draperies sont très proches de celles de la salle d’apparat du château de Theys, dont la datation estimée reste celle du XIVe siècle.

Historique de l'édifice :

Une première mention d'église à Monsteroux remonte à 955 et concerne un don à l'abbaye Saint-Pierre de Vienne d'une église et de terres adjacentes situées dans la villa de "Mons Subterior". Elle est mentionnée à nouveau dans le cartulaire de Saint-Pierre de Vienne en 1051 puis en 1055, avant son changement de dédicace. Dans son état actuel, l'édifice peut être daté, pour ses parties les plus anciennes (mur nord de la nef et arc d'entrée dans l'abside), de la seconde moitié du XIIe siècle. L'abside elle-même paraît être le fruit d'une reconstruction, peut-être au XIIIe siècle. Le décor peint de l'abside doit probablement dater de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle. Des percements ultérieurs ont détruit une partie du décor (qui fut par la suite recouvert de plusieurs couches jusqu'à sa redécouverte en 1972) : D'une part la porte axiale, aujourd'hui murée, percée pour communiquer avec la sacristie (probablement bâtie au XVIe siècle) qui fut détruite lors de travaux en 1962 ; d'autre part la fenêtre ouverte côté sud avec le placard percé en-dessous pour le tabernacle, percements pouvant dater du XVIIe siècle. D'autres modifications, à l'époque moderne ou contemporaine, ont eu pour conséquence une surélévation du mur au-dessus de l'arc triomphal pour élever le clocher-peigne, le percement d'un tympan en demi-lune au-dessus de la porte d'entrée et la reconstruction du mur sud, repercé avec des fenêtres laissant passer plus de lumière que les petites baies meurtrières encore en place dans le mur nord et l'abside.

Conseils et suggestions

Horaires :

Samedi 14 et dimanche 15 septembre de 9h à 19h.
Tarifs
Gratuit

Compléments

Tourisme adapté
Accessible en fauteuil roulant en autonomie

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45.427357, 4.948675

Lieu / Contact

Route de Monsteroux
38122 Monsteroux-Milieu
France

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